Matériaux biosourcés : le végétal reprend ses lettres de noblesse dans l’habitat

Une utilisation plus raisonnée des ressources s’impose comme une évidence face à l’urgence de changer de mode de vie pour adopter des habitudes plus durables. Et cela passe aussi par l’architecture !

Ce retour aux sources inévitable prend plusieurs formes, de l’éco-conception et l’upcycling aux micro-respirations urbaines apportées par la nature en ville, sujets déjà abordés dans notre série d’articles sur l’habitat de demain. 

Espaces Atypiques s’intéresse aujourd’hui de près à l’habitat végétal et aux matériaux biosourcés, dont l’objectif est d’utiliser de manière ingénieuse les richesses naturelles, qu’il s’agisse de rendre nos façades plus vertes ou de tirer le meilleur parti possible de ressources locales et durables, comme la paille, le chanvre, le bois ou les algues.

Tour d’horizon de ce mouvement qui s’empare de l’architecture, des immeubles végétalisés et leurs appartements atypiques jusqu’aux maisons contemporaines en passant par les maisons de ville bioclimatiques.

 

La révolution ne sera pas bétonnée : place au végétal dans l’habitat

Beaucoup connaissent le conte pour enfants de Joseph Jacobs, Les Trois Petits Cochons, dont la leçon est claire : les maisons végétales de paille et de bois ne sont pas assez solides pour tenir face aux assauts extérieurs, contrairement à celles en briques… Et pourtant, c’est loin d’être le cas ! Si la brique et le béton se sont érigés en incontournables de la construction pendant ces dernières décennies, ils pourraient être bientôt détrônés par les matières végétales et les matériaux biosourcés, bien plus durables et tout aussi robustes. Paille, chanvre, riz et bambou reviennent sur le devant de la scène – comme sur nos façades – partout dans le monde, et les éco-architectes convaincus sont prêts à prouver tous leurs bénéfices.

En Europe, ce sont la paille, le lin, le chanvre, le liège, le petit épeautre ou même les algues qui s’imposent comme les matériaux de construction renouvelables par excellence. Sur l’île danoise de Læsø, l’agence Vandkunsten remet ainsi au goût du jour des techniques ancestrales de construction avec sa maison contemporaine en panneaux d’algues (ci-dessus), valorisant des matériaux locaux aux excellentes performances thermiques et écologiques. 

Le Shou Sugi Ban, littéralement cèdre brûlé, est tout droit venu du Japon et connaît aussi beaucoup de succès chez les architectes et particuliers du monde entier. L’idée derrière cette technique ancestrale sans traitements chimiques ? Brûler de façon préventive le bardage de bois pour le protéger des moisissures, de l’eau, des UV, des insectes et… des flammes. Vous avez bien lu ! Ce sont d’ailleurs les propriétés ignifuges du Shou Sugi Ban qui sont les plus valorisées traditionnellement. Aujourd’hui, son côté esthétique séduit aussi, comme le montre l’exemple de cette superbe résidence familiale, réalisation de l’architecte Alain Carle (ci-dessus).

À Bali, les architectes d’Ibuku s’inspirent des traditions locales et font pousser des constructions de bambou, matériau de construction qui n’a plus besoin de prouver ses avantages, entre sa vitesse de croissance légendaire, sa résistance aux chocs et à la traction et sa capacité à stocker le carbone comme les arbres. The Arc (ci-dessus), cathédrale végétale de 14 mètres de haut, est l’un des impressionnants exemples des réalisations du cabinet d’architecte Ibuku. 

 

Habitat vivant : les matériaux naturels comme isolants pour les constructions

L’utilisation de matériaux biosourcés ou non traités ouvre la voie à de nouvelles possibilités pour isoler sans détruire la planète. La paille au pouvoir isolant vient se poser sur nos façades, le chanvre aux excellentes performances thermiques et acoustiques devient mur porteur et le liège isole les parquets. 

Le cabinet d’architecture danois Een Til Een combine herbe, paille et algues compressées sous forme de panneaux ou de briques pour isoler et revêtir sa Maison Biologique (ci-dessus). Ces matériaux, issus de productions agricoles, seraient autrement traités comme des déchets.

À Turin, en Italie, l’immeuble résidentiel 25 Green a des airs faussement insouciants de cabane dans les bois. Ce bâtiment, signé de l’architecte Luciano Pia, allie façade en tuile de bois, plus de 150 arbres et plantes sur une structure en acier, comme pour illustrer que modernité et nature peuvent bien coexister, en plein berceau industriel italien. La façade change à chaque saison et reconnecte les habitants de l’immeuble avec la nature, tout en protégeant les 63 logements du soleil et des hausses de température en été.

Autre preuve que se convertir à l’habitat végétal est une bonne idée pour la planète : les propriétaires de cette maison contemporaine en bois à Saint-Martin-d’Abbat, en vente dans l’agence Espaces Atypiques Orléans, ont fait le choix de revêtement en bois et d’une isolation renforcée. Le résultat de cette démarche éco-responsable s’est vite fait sentir sur la consommation d’énergie, inférieure à 50 kWh/m2 par an, avec une labellisation bâtiment basse consommation en prime !

 

Régénération urbaine : des immeubles en bois pour faire respirer la ville

Et si l’architecture faisait encore plus qu’utiliser les ressources de manière raisonnée, pour venir régénérer nos environnements urbains ?

C’est le pari fait par de plus en plus d’architectes, du Canada aux Philippines en passant par la Suisse, le Japon… ou la Norvège, où se trouve le plus haut immeuble en bois au monde. Œuvre du studio norvégien Voll Arkitekter, cette tour en bois durable de 18 étages (ci-dessus) est une véritable ruche rassemblant logements, bureaux et commerces.

Du haut de ses 75 mètres, le centre culturel de Skellefteå au Danemark (ci-dessus), par le studio White Arkitekter, ne fait que 10 mètres de moins que la tour norvégienne, mais son bilan carbone est inspirant : la quantité de CO2 captée par le bois du bois bâtiment en 50 ans serait deux fois supérieure à la quantité produite pendant sa construction.

 

Le végétal et les matériaux biosourcés se retrouvent donc de plus en plus dans les nouvelles constructions ou réhabilitations, et c’est aussi le cas dans les biens que nous proposons à la vente. Un grand nombre de nos clientes et clients font ainsi partie des convaincus de cette nouvelle vague architecturale qui veut du bien à notre planète. Certaines personnes font le pari de la construction bioclimatique et de l’isolation végétale dans des maisons de charme, d’autre construisent des maisons d’architecte avec des matériaux écologiques, des contemporaines en bois respirant ou première de la classe côté consommation d’énergie, s’installent dans des immeubles faisant la part belle au végétal à Bordeaux et Rennes ou voient les choses encore plus grand, comme dans cette propriété écologique en pleine nature en Ardèche. Si ces lieux de vie vous inspirent, pensez à jeter un œil sur nos réseaux sociaux et à notre sélection de biens atypiques.