Rénovation d’un appartement moderne parisien en un doux cocon familial

Architecte d’intérieur, Alice Lacherez nous emmène aujourd’hui à la découverte d’un bien entièrement repensé par ses soins et ceux des propriétaires actuels. D’un appartement aux lignes très structurées, à un cocon douillet aux formes plus douces et aux coloris chaleureux, découvrez ce bien situé dans le cœur du 11e arrondissement parisien vendu par Espaces Atypiques.

Une agence d’architecture entre le style épuré flamand et sophistiqué parisien

 

Pouvez-vous nous présenter votre agence et votre parcours ?

Oui bien sûr. J’ai fait une école d’architecture d’intérieur nommée Saint-Luc, en Belgique, puis je me suis dirigée vers Paris pour démarrer ma carrière. J’ai d’abord travaillé au sein de deux agences, l’une d’inspiration flamande et l’autre beaucoup plus axée sur le style parisien haut de gamme. J’ai finalement créé ma propre agence il y a environ trois ans. Je travaille seule, principalement avec des particuliers. Il m’est également arrivé de travailler sur des projets de boutique ou des bureaux, et même quelques maisons en dehors de Paris, vers la Bretagne et à Lyon. Mais dans ce cas de figure, je ne fais que l’étude du projet et pas de suivi de chantier. Finalement, je travaille sur des projets assez variés !

Pouvez-vous nous en dire plus sur le style flamand ? C’est quoi exactement ?

C’est un style très épuré. En fait, en Belgique nous avons deux régions : la Wallonie et les Flandres. En Flandres, les gens ont un goût assez prononcé pour le style nordique, très épuré et qui n’a rien à voir avec le style parisien. Durant mes études, j’ai forcément été influencée par cette patte assez particulière que j’ai fini par intégrer dans mon travail. J’aime le côté sophistiqué parisien combiné à celui plus épuré des flamands.

Un appartement aux proportions atypiques

 

Quelle a été la demande de vos clients concernant cet appartement ?

En travaillant sur le projet, nous nous sommes vite aperçus que les proportions ne correspondaient pas du tout : entre la très grande hauteur sous plafond du bien et la taille de la pièce principale, il y avait un décalage. Nous avons donc repensé ce jeu de proportions en cassant la cuisine principale pour en recréer une plus adaptée. Nous avons choisi de casser l’îlot central en pierre de lave, un matériau très coûteux, et de reculer la ligne de la cuisine pour gagner, au total, un mètre sur la longueur. Derrière, il y avait à la base des toilettes et une petite buanderie que nous avons supprimé. Nous avons également ajouté un second linéaire de meubles, sous les baies vitrées, créant ainsi un effet miroir entre les deux parties de la cuisine. Grâce à cette ouverture, nous avons pu ajouter une belle table de réception au centre de la pièce.

Côté salle de bain, vous avez conservé la pièce telle quelle ?

Oui, nous n’avions pas trop le choix à cause des contraintes techniques. Nous l’avons un peu agrandie, changé et réduit l’emplacement de la porte et supprimé une cloison, ce qui nous a permis de gagner un peu de profondeur dans la salle de bain. Nous avons ajouté une porte invisible, de cette façon quand elle est fermée on ne la voit pas, car elle se fond dans le décor. C’était un choix voulu par les clients, je me suis donc adaptée pour camoufler la porte, tout en respectant le design. Lorsqu’elle est ouverte, on a une vue sur le carrelage mural vert qui répond au mobilier du séjour comportant lui également des sièges verts et quelques plantes que Karen (la propriétaire) a intégré. Nous avons créé une sorte de dialogue entre la cuisine et la salle de bain. Nous avons également intégré les façades en noyer de la cuisine sur les meubles de la salle de bain. J’aime bien le fait qu’il y ait un fil conducteur tout au long du cheminement, je ne suis pas vraiment attirée par la méthode “une pièce, un style”, j’aime quand il y a une ligne directrice sur un projet.

De l’organique et des matériaux nobles

 

Concernant les chambres, avez-vous effectué des travaux ?

Nous avons échangé les chambres. Celle qui était destinée aux parents et devenue celle du bébé et vice-versa. Les propriétaires préféraient que la chambre la plus proche du salon soit celle de leur enfant. De cette façon, la leur est en retrait tout au fond de l’appartement. Nous avons gardé les mêmes codes couleurs que pour la cuisine et la salle de bain, et avons intégré une tête de lit à la chaux verte, intégrée de tissus en bouclette beige. Tout a été fait sur mesure pour conserver une harmonie entre chaque pièce.

Quels matériaux ont été utilisés pour la rénovation de cet appartement ?

Nous avons eu un gros coup de cœur pour le parquet massif de chez CarréSol. Il a été entièrement travaillé à la main avec un aspect vieilli et usé par le temps, ce qui donne un style typique parisien à l’appartement. L’immeuble est plutôt récent, alors l’ajout de ce parquet donne du cachet à la pièce. Nous avons également adoré les meubles hauts en miroir. Le jour où nous les avons posés, nous avons tous eu une sorte d’effet “waouh” ! Ils apportent un côté chic à l’appartement et permettent de refléter les baies périphériques. Et en plus avec l’ajout des miroirs, on obtient une luminosité exceptionnelle, ce qui est assez rare dans la capitale tout de même. Et pour un effet parisien jusqu’au bout, nous avons opté pour des miroirs mouchetés, comme marqués par le temps.

 

Combien de temps ont duré les travaux ? Est-ce que les propriétaires vous ont laissé carte blanche ?

Les travaux ont duré quatre mois, mais ce n’était pas une rénovation totale. J’avais des contraintes budgétaires à respecter donc j’ai priorisé certains éléments et zones. La mezzanine n’a pas subi énormément de changement, tout comme l’électricité qui a été refaite à certains endroits seulement.

Les propriétaires ne m’ont pas laissé carte blanche et de toute façon je n’aime pas travailler comme ça. J’ai besoin d’avoir des pistes, des axes directeurs et ensuite composer avec les différentes demandes. J’y apporte mes idées, mes réflexions. Karen est australienne, alors elle voulait un appartement à l’esprit parisien, mais également retrouver des touches plus naturelles, plus “organiques” comme elle le dit. Elle a rajouté beaucoup de vert, de beige, des couleurs très douces. Elle s’est inspirée des magasins Aesop, de leurs tonalités, des matériaux utilisés pour leurs meubles. Par exemple, pour le dressing nous avons traité les entourages de porte en bois teinté qui reprennent les couleurs du noyer. À l’intérieur, nous avons mis des panneaux en lin, ce qui donne un côté très chaleureux.

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Photo de mise en avant : ©Hervé Goluza