Immeubles végétalisés, micro-forêts et agriculture urbaine, les projets fleurissent pour une ville plus verte

Et si, pour répondre à l’urgence climatique, on arrêtait un peu de bétonner la ville pour se mettre à planter le décor urbain, littéralement ?

C’est ce que proposent les passionnés d’architecture écologique, mouvement dont l’objectif est de réintégrer le végétal en ville. Derrière cette idée, on retrouve aussi bien des architectes éco-conscients, têtes de proue de cette ruée verte, que des citadines et citadins qui verraient bien leur vie en vert.

Et ça marche ! Le concept porte ses fruits, de Paris à Singapour, en passant par Nantes, Hambourg ou Cancun : les toits des immeubles et les terrasses d’appartements se végétalisent, les jardins partagés – ou non – sortent de terre par dizaines. Espace Atypiques vous emmène à la découverte de celles et ceux qui invitent la nature en ville dans ce second article de notre série sur l’habitat de demain. 

Régénérer la ville en laissant la nature s’y épanouir

 

Les enthousiastes de la green architecture, petit nom anglais de l’architecture écologique, peuvent paraître un brin idéalistes au premier abord, mais ont en fait les pieds bien sur terre. Car plus de verdure dans nos villes, c’est bon pour la planète : les espaces végétalisés se font éponges à CO2 et réduisent l’effet d’îlot de chaleur urbaine en régulant les températures de façon naturelle, en toute saison.

L’architecte Stefano Boeri est l’un des pionniers du concept avec ses « forêts verticales », des immeubles végétalisés dont les premiers bâtiments ont été terminés en 2014 à Milan.

L’Italien n’est d’ailleurs pas le seul que l’architecture écologique inspire. Les projets éclosent partout dans le monde : à Singapour, avec les fameux jardins suspendus, aux États-Unis, ou encore en Allemagne, où les toits et les façades verdissent, par exemple avec le projet d’un toit végétalisé pour Bunker de Sankt Pauli, amorcé en 2020 sur ce bâtiment central de la ville de Hambourg. 

 

Sous les pavés, la végétation : l’architecture écologique fait la guerre au bitume

 

Et l’architecture écologique ne s’arrête pas aux bâtiments, loin de là. Elle investit chaque recoin de la ville, à la manière des herbes folles dans nos jardins. Certains imaginent une ville verte pointilliste, où les arrêts de bus deviennent fermes verticales autonomes et de proximité. 

D’autres voient encore plus grand et font venir la forêt en ville. Les villes de Nevers, Nantes et Toulouse en France ont ainsi commencé à expérimenter avec le concept de micro-forêts urbaines, dont la pousse est boostée par une savante méthode en quatre étapes mise au point par le japonais Akira Miyawaki : 

• Mettre toutes les chances de son côté en analysant le terrain et choisissant des espèces régionales,
• Préparer le sol à l’aide des éléments naturels nécessaires, comme du compost ou du fumier, pour encourager la croissance de la future forêt,
• Planter de façon dense et mixer les espèces en s’inspirant des forêts naturelles, où grands arbres, arbustes et arbres de tailles moyennes s’épanouissent et ont chacun leur rôle à jouer,
• Profiter ! Les micro-forêts sont autonomes très rapidement.

Les bénéfices sont, encore une fois, si nombreux qu’il serait dommage de s’en passer !  

Les espaces verts rendent ainsi les sols plus perméables, réduisant le risque d’inondation en permettant à l’eau de s’écouler de façon naturelle. Ils deviennent aussi des écosystèmes à part entière, fourmillant de vie et servant, s’ils sont connectés entre eux, de corridors écologiques pour des milliers d’espèces vivantes. C’est d’ailleurs cette idée qui a inspiré l’architecte italien Stefano Boeri lors de la création de la Smart City Forest pour Cancun.

Ce projet à l’échelle impressionnante pourrait ainsi s’étendre sur 557 hectares et accueillir plus de 130 000 habitants… Et, surtout, des centaines d’espèces animales et végétales qui vivraient en symbiose dans cet espace complètement végétalisé.

 

Plus verte, ma ville : s’investir pour verdir nos vies

 

Cette révolution verte n’est pas menée que par les architectes et urbanistes. À la tête des innovations green, et dans la lignée du Guerilla Gardening, un mouvement citoyen dont l’objectif était de ramener la nature en ville en plantant soi-même des graines, on voit aussi de nombreuses citadines et citadins. Ils s’engagent aux quatre coins du monde pour reverdir leur ville, comme celles et ceux qui embellissent un coin de rue grâce au permis de végétaliser parisien ou comme Ophélie de @ophelietamerenature, et ses seed-bombs – ou bombes de graines – que les enfants adorent fabriquer… et voir germer !

L’agriculture urbaine séduit elle aussi de plus en plus de jardiniers en herbe ou confirmés. Ils se retrouvent dans des jardins partagés à Paris ou dans la région toulousaine, soutiennent des projets de fermes urbaines ou récoltent les fruits de leur travail dans la plus grande du genre en Europe, perchées sur les toits de la capitale française. 

La nature en ville est aussi un moyen de se réapproprier son espace de vie, comme le font les adeptes de l’urban foraging, un terme que l’on pourrait traduire par cueillette urbaine. Le concept ? Profiter des trésors offerts par la nature en ville et se nourrir de fruits urbains. Il y a même une carte collaborative pour se laisser surprendre par la diversité d’arbres fruitiers en ville, à découvrir en suivant ce lien. Et sans même se lancer dans l’aventure de la cueillette urbaine, nous sommes aussi nombreux à adapter nos comportements individuels en valorisant nos déchets en compost, directement chez nous ou dans les composteurs collectifs mis en place par les municipalités.

 

Ramener la nature en ville pour y vivre mieux, et de façon plus durable, est donc l’affaire de toutes et tous. Nous sommes d’ailleurs fiers de pouvoir compter, parmi nos clients, des nombreux jardiniers urbains qui invitent la nature sur leur terrasse ou dans leurs jardins, comme dans cet appartement parisien à l’insoupçonné jardin suspendu ou ce triplex à Montreuil au mur végétalisé. Et, si ce sujet vous inspire, laissez parler votre imagination en invitant la nature sur le toit-terrasse de cette maison d’architecte à Bordeaux ou en trouvant votre bien coup de cœur dans notre sélection d’appartements avec terrasse et sur nos réseaux sociaux.