#1 Les pépites architecturales françaises

#1 Les pépites architecturales françaises

05.03.2019 Tendances

En France, nombreuses sont les créations architecturales qui fleurissent dans notre paysage, tout comme celles qui font notre patrimoine. Les architectes veulent toujours aller plus loin dans leurs réalisations, dans l’utilisation de matériaux novateurs, pour façonner un nouvel environnement. Chez Espaces Atypiques, ces grands projets nous inspirent, la créativité étant la clé de voûte de la renaissance d’un lieu. Nous avons sélectionné cinq lieux d’hier et d’aujourd’hui, 1er volet d’une série de bâtiments français que nous souhaitons vous faire découvrir. Des concepts architecturaux détonants, atypiques, de véritables sources d’inspiration du paysage urbain.

Les espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand : un ensemble monumental de bâtiments

L’architecte espagnol Ricardo Bofill a imaginé, au début des années 1980, un espace de vie regroupant 600 logements à Noisy-le-Grand, près de Paris. Inauguré en 1983, ces trois bâtiments impressionnants s’organisent tel un théâtre, avec la partie théâtre à l’ouest, l’Arc au centre et le Palacio à l’est. Cet amoureux des créations architecturales monumentales a souhaité créer un espace en béton harmonieux avec le paysage urbain alentour.

Une création qui interpelle, et qui a été utilisé pour le tournage du clip Comme un ouragan (1986) de Stéphanie de Monaco ainsi qu’aux films À mort l’arbitre (1984) de Jean-Pierre Mocky, Brazil (1985) de Terry Gilliam ou encore Hunger Games (2014) de Gary Ross.

© Thomas Poupeau

La Villa Savoye à Poissy : l’art de Le Corbusier à l’œuvre

La Villa Savoye doit son originalité au fameux architecte Le Corbusier. Construite de 1928 à 1931, à Poissy dans les Yvelines sur un terrain de 7 hectares, elle fait partie de l’époque de la réalisation des « villas blanches » de l’architecte. Maison de week-end imaginée pour la famille Savoye, elle reprend les préceptes d’une architecture nouvelle formulés par Le Corbusier grâce aux pilotis, au toit-jardin, au plan libre, aux fenêtres en longueur et la façade libre, avec le béton armé comme principal matériau de construction. Une réalisation impressionnante de 9,40 m de haut, 21,50 m de long et 19 m de large. Les Savoye habitent la villa de 1931 à 1940, mais il s’avère qu’elle n’est adaptée ni au site, ni au climat, ni aux habitants qui l’occupent très peu. Gravement endommagée pendant la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation allemande de l’édifice, elle est restaurée à partir de 1963 par l’État.

Le bâtiment est classé au titre des monuments historiques en 1965, quelques mois après le décès de l’architecte. Après des années d’abandon, sous l’impulsion du ministre de la Culture de l’époque, André Malraux, des travaux de restauration sont effectués et durent jusqu’en 1997. En 2016, elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est désormais ouverte au public.

La Marseillaise de Jean Nouvel : la modernité sur ton d’architecture colorée

L’architecte français promet toujours de l’excentricité, et du renouvellement. Cette tour de 135 mètres située à Marseille sur le front de mer, a été inaugurée en novembre dernier. Une réhabilitation des quais d’Arenc, avec une tour accueillant un programme de 38 000 m2. Au menu, des bureaux répartis sur 31 niveaux, un restaurant interentreprises, une crèche de 26 berceaux, une conciergerie ou encore des commerces situés au pied de l’immeuble. Haribo a déjà pris ses quartiers aux 17e et 18e étages. Le verre n’est plus d’actualité pour Jean Nouvel, qui a voulu jouer avec la couleur, avec une palette chromatique de 30 nuances déclinées autour de trois couleurs principales, le bleu de la mer, l’ocre et le rouge de la terre cuite de l’architecture marseillaise et le blanc des nuages. Une ode au drapeau tricolore pour cette réalisation qui porte bien son nom, et a été primée, peu de temps après son inauguration, de l’Equerre d’argent. Un prix prestigieux attribué chaque année en France depuis 1983 par un jury composé d’architectes, de critiques d’architecture et de promoteurs, mis en place par la revue Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment ainsi que le titre AMC Le Moniteur Architecture.

© WEARECONTENTS

Le Musée de la Romanité de Nîmes : entre Histoire et architecture novatrice

En plein centre de Nîmes, face aux Arènes bimillénaires, le nouveau Musée de la Romanité a ouvert ses portes en juin 2018. Bâtiment contemporain qui tranche face aux arènes, il est signé Elizabeth de Portzamparc, architecte franco-brésilienne.

Le musée présente quelques 5000 œuvres patrimoniales, à haute valeur archéologique et artistique. Les 3500 m2 du musée présentent 25 siècles d’histoire au cœur de cette réalisation hors du commun. Ce bâtiment empreint de modernité est traversé par les vestiges du rempart romain, patrimoine exceptionnel de la ville.

Elizabeth de Portzamparc a fait appel à une double approche sociologique et architecturale, avec un bâtiment ouvert sur la ville et ses habitants. Situé à l’entrée de la ville ancienne, le musée laisse apparaître les Arènes depuis la rue de la République à travers son rez-de-chaussée transparent. Le drapé souple de la façade évoque la toge romaine et les carreaux de verre qui la constituent conjuguent la transparence moderne et la tradition d’un art majeur romain : la mosaïque. Une façade translucide composée de près de 7 000 lames de verre sérigraphiées couvrent une surface de 2 500 m². Les reflets et les ondulations de cette mosaïque de verre changent selon les différents moments de la journée.

© Stéphane Ramillon – Ville de Nîmes

La Maison Bernard sur la Côte d’Azur : l’excentricité des années 70

Impossible de passer à côté de cette réalisation digne des années 70 ! L’architecte-habitologue hongrois Antti Lovag rencontre, au début des années 1970, l’industriel-mécène Pierre Bernard. Au bout de 20 ans d’expérimentation, cet ensemble de bulles futuristes voit le jour, formant 800 m2 ponctués de terrasses, de patios, de jardins et d’une piscine lovée dans la roche. Les courbes se meuvent parfaitement dans l’espace, créant une réalisation en accord avec l’environnement en s’intégrant au paysage et à la nature des rochers de l’Estérel.
La Maison Bernard est une prouesse architecturale considérée comme la référence de l’œuvre d’Antti Lovag, architecture novatrice qui tranche avec l’héritage de l’époque. Après une rénovation menée pendant cinq ans par l’architecte Odile Decq, la famille Bernard a ouvert le lieu au public en 2016 et y accueille chaque année un artiste en résidence.

© YGellie

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