L’utopie de l’art total, troisième et dernier chapitre de notre Conversation Atypique sur l’art
Après deux volets de riches discussions sur l’art domestique et la démocratisation de l’art en juillet et octobre derniers, nous venons clôre cette série de Conversations Atypiques sur l’habitat et l’art. Pour ce dernier chapitre, Julien Haussy, fondateur du réseau Espaces Atypiques, reçoit de nouveau Amélie du Chalard, créatrice de la galerie Amélie Maison d’Art et Pierre Wat, historien de l’art.
Lors de la première édition, ces trois amoureux d’art se sont penchés sur les relations entre les œuvres, le lieu et ceux qui l’habitent dans une vidéo à retrouver ici. Ils ont poursuivi leur exploration des liens entre art et habitat lors d’une seconde discussion sur la démocratisation de l’œuvre contemporaine et sa place dans nos intérieurs, à découvrir au bout de ce lien.
Cette fois-ci, c’est l’utopie de l’art total ainsi que la relation intime aux œuvres d’art et à l’habitat qui les intéressent. Un sujet qui résonne particulièrement avec notre travail car, les lieux de vie que nous proposons à la vente sont bien souvent des biens hors normes reflétant la personnalité de leur (futurs) propriétaires, de véritables coups de cœur.
Julien Haussy lance d’ailleurs cet échange en remarquant : “Certains lieux sollicitent toutes nos émotions, et ainsi, nous insufflent la capacité incroyable de créer des univers uniques. Comment pourrait-on alors mettre en perspective l’appropriation d’une œuvre d’art et l’appropriation d’un lieu de vie ?”.
Quand l’architecture nourrit l’intime
La discussion commence sur les liens émotionnels entre l’habitat, les habitants et les œuvres elles-mêmes.
Amélie du Chalard souligne qu’il y a une “relation très intime à l’œuvre et au lieu de vie”, faisant ainsi écho à Julien Haussy lors de la Conversation Atypique sur l’art domestique, qui soulignait la place essentielle de l’art dans l’habitat comme dans notre vie, en affirmant que “c’est ce qui fait que nous sommes plus épanouis dans la vie.”
Pierre Wat poursuit en affirmant que “vivre avec une œuvre, c’est à la fois un face-à-face intime et un pacte qui dure toute une vie”. Selon lui, la relation entre le propriétaire et l’œuvre évolue tout au long de la vie. Le critique d’art ajoute d’ailleurs : “une bonne œuvre d’art est une œuvre qu’on va pouvoir regarder toute sa vie en ayant le sentiment qu’on a jamais fini de la regarder”.
« Dragon Hill » par Jacques Couëlle, une maison d’architecte unique près du village de Mouans-Sartoux sur les hauteurs de Cannes, en vente ici et à l’agence Espaces Atypiques Nice-Cannes.
L’habitat : une oeuvre d’art totale ?
Julien Haussy note que l’habitat peut-être comparé à “une œuvre d’art totale qui va toucher les cinq sens”.
Selon l’historien de l’art Pierre Wat, on retrouve le désir de convoquer les cinq sens derrière l’utopie de l’œuvre d’art totale. C’est d’ailleurs “une œuvre qui doit parler en même temps à tous les sens, comme le défini Wagner au 19ème siècle. Elle doit permettre de retrouver un sentiment d’unité profonde avec le monde, un peu comme l’habitat qui est “ce refuge dans lequel on peut se retirer”, comme le note Julien Haussy.
Une bonne œuvre d’art, comme un lieu de vie qui nous convient, “est un concentré de vie qui nous est restitué”.
À Saintes, en Charente-Maritime, une ancienne dépendance de château revisitée en maison contemporaine par un architecte, à retrouver ici sur notre site et dans l’agence Espaces Atypiques Charente-Maritime.
Lieux de vie remarquables et maisons atypiques : Habiter, dans tous les sens du terme
Julien Haussy rappelle les éléments essentiels d’une oeuvre d’art totale : “dans l’art total, il y a deux choses : le dialogue entre les oeuvres d’art et la relation qu’entretiennent les oeuvres d’art avec le lieux de vie”, qui crée un ensemble qui n’est pas dû au hasard. Cet ensemble illustre souvent le caractère des propriétaires, leur sens unique de l’esthétique. Les propriétaires d’œuvres d’art totales sont “des propriétaires qui habitent leur lieu dans tous les sens du terme”. Et comme le souligne le dirigeant de notre réseau : “Montrez moi où vous habitez et je vous dirais qui vous êtes.”
La conclusion de cette série de Conversations Atypiques sur l’art et l’habitat, c’est la galériste Amélie du Chalard qui nous l’apporte, en citant très justement une phrase tirée de l’ouvrage « Quand la Beauté nous sauve » de Charles Pépin (2013) : “au fond, nous ne comprenons pas vraiment ce que dit la beauté, mais nous sentons que ce qu’elle dit est vrai.”
Si vous avez aimé ces Conversations Atypiques sur l’art, ne manquez pas les soirées Apprendre à voir qui se déroulent régulièrement dans les espaces Art room de la galerie Amélie, Maison d’Art.
Vous pouvez aussi écouter la galériste Amélie du Chalard et l’historien de l’art Pierre Wat confortablement depuis chez vous grâce à leur série de podcasts sur l’art et les artistes à retrouver au bout de ce lien.