L’art domestique, quatrième conversation atypique

L’art domestique, quatrième conversation atypique

15.07.2021 Eclairage d’expert

À l’occasion de cette quatrième Conversation Atypique à découvrir en vidéo ici, nous retrouvons le fondateur du réseau Espaces Atypiques Julien Haussy pour une discussion avec Amélie du Chalard, créatrice de la galerie hybride, pensée comme un espace de vie, Amélie, Maison d’Art, et Pierre Wat, historien et critique d’art. 

Encore une fois, cette Conversation Atypique sera l’occasion pour Julien Haussy de discuter avec des experts de leurs points de vue et de leurs observations sur une thématique donnée. Et, il s’agit ici d’un sujet qui est cher à ce féru d’architecture et d’art depuis toujours. 

La thématique “Habiter, tout un art !” ou les relations entre les œuvres, le lieu et celui qui l’habite se tiendra sur trois épisodes : “L’art domestique”, “La démocratisation de l’art”, et “l’art total”. 

La question de la recherche de l’émotion apparaît en filigrane dans cette conversation. C’est un thème qui touche tout particulièrement les membres du réseau Espaces Atypiques, qui sont toujours à la recherche de vos prochains coups de cœur, qu’il s’agisse d’une maison d’architecte, d’un atelier d’artiste ou d’une demeure historique revisitée.

Les deux intervenants de cette Conversation Atypique sur l’art se connaissent bien. Ils animent régulièrement les soirées Apprendre à voir dans les espaces Art room de la galerie Amélie, Maison d’Art. Ils ont aussi lancé une série de podcasts sur l’art et les artistes à retrouver au bout de ce lien.

Tout au long de leur conversation, Amélie du Chalard, Julien Haussy et Pierre Wat explorent les relations entre art et habitat. Ils échangent dans un premier temps leurs points de vue sur l’art domestique, qui est un “art avec lequel on va vivre”, selon Pierre Wat.

Le lieu détermine l’oeuvre d’art

Amélie du Chalard le souligne, l’œil est un muscle et “l’attrait pour l’art se développe pendant l’enfance” ou plus tard, grâce aux médias et à la culture. Ce qui nous pousse à nous entourer d’œuvres et à inviter l’art chez nous, c’est donc cette sensibilité que nous développons. S’intéresser à l’art est une initiation, un apprentissage qui dure toute une vie.

Pierre Wat affirme que “le lieu détermine le type d’œuvre d’art”, et que “la question du format avec lequel on peut vivre est très importante”.

L’art domestique a donc “un format qui est plus petit, qui est adaptable à une maison ou à un appartement”, selon Julien Haussy. C’est “un art avec lequel on peut cohabiter”.

 

L’art domestique, le parent riche de la décoration ?

Selon Amélie du Chalard, une œuvre d’art est par nature unique”, bien que certains médiums plus récents permettent une reproduction à plusieurs exemplaires. “Ce n’est pas le cas de la décoration” dans laquelle, remarque-t-elle “il n’y a pas cette recherche d’émotion”.

Pierre Wat rebondit sur cette définition offerte par Amélie du Chalard en affirmant : “il y a tout un mouvement qui assume, voire revendique, le terme de décoration comme un terme positif”. Il mentionne d’ailleurs Henri Matisse qui disait : “Je veux que devant un de mes tableaux, on se sente comme un homme d’affaires fatigué devant un fauteuil confortable” soulignant ainsi l’une des fonctions de l’œuvre d’art qui “est précisément une fonction de repos, une fonction d’apaisement.”

Un art pour chacun, tous pour l’art

En conclusion de cette première Conversation Atypique autour de l’art et de l’habitat, et comme nous le rappelle Julien Haussy, “l’art c’est un grand mot qui peut impressionner, mais c’est une composante essentielle de la vie et de l’habitat. C’est ce qui fait que nous sommes plus épanouis dans la vie.” 

La relation primordiale entre l’art et le bien-être a été mise en exergue par les confinements de ces derniers mois, qui ont conduit certains d’entre-nous à prendre les choses en main. 

La fermeture des lieux culturels a ainsi poussé l’artiste Olivier Masmonteil à se mobiliser avec son opération « Une œuvre à la maison » lancée début avril 2021. L’artiste a mis en relation des artistes avec des particuliers pendant près de deux mois. L’idée ? Proposer aux férus d’art d’exposer une œuvre gratuitement chez eux. L’engouement était là, puisque plusieurs centaines d’œuvres ont trouvé une galerie temporaire pendant la durée du projet. Une belle initiative à retrouver sur le compte Instagram @uneoeuvrealamaison.

 

 

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