Hausse des prix et transactions immobilières : encore un record pour l’année 2018
Les prévisions de janvier 2018 anticipaient une baisse des transactions et prix immobiliers. Finalement, l’année a été riche pour le marché avec 960 000 transactions dans l’ancien, et 1,2 million en intégrant le neuf. La hausse des taux d’intérêt des crédit immobiliers pourtant largement annoncée, n’a pas eu lieu non plus. Alors pour 2019, les professionnels restent réservés. Zoom sur une belle année pour les professionnels de l’immobilier.
L’année 2018 a été marqué par de belles transactions immobilières, partout en France, et en particulier dans les grandes villes. Les prévisions n’avaient pourtant pas prédit une hausse mais tendaient plutôt vers une baisse pour l’année 2018. Entre octobre 2017 et septembre 2018, la hausse a été de 0,8%, d’après le rapport annuel de la Chambre des notaires.
Une baisse des taux d’intérêt en 2018
Un autre pronostique qui a été déjoué en 2018 : la hausse des taux d’intérêts. En effet, l’année a été marquée par un niveau bas de ces taux, s’installant parfois au-dessous de l’inflation, d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Selon les chiffres de l’Observatoire, la durée moyenne des prêts s’est allongée de dix mois cette année pour finir à 226 mois, un niveau sans précédent, tandis que les banques ont encore allégé leurs exigences. « Les conditions d’octroi des crédits se sont considérablement assouplies avec des taux d’apport qui n’ont jamais été aussi bas depuis 1978 », un mouvement qui dure depuis 2012 et s’est accéléré à partir de 2017, assure l’observatoire.
Ces taux intéressants ont encouragé les achats de biens immobiliers, puisque 90% des acheteurs font appel à un crédit pour financer l’opération. En 2018, c’est plus de 165 milliards d’euros de crédit à l’habitat qui ont été distribuées par les banques. L’Observatoire Crédit Logement/CSA confirme, dans un communiqué du 4 décembre dernier, que le taux moyen, à fin 2018, s’établit à un petit 1,44 %, sur une durée d’emprunt de 227 mois (dix-huit ans et onze mois), soit huit mois de plus qu’en 2017, un bond inédit.
Une hausse impressionnante à Paris et Bordeaux
Les prix ne cessent d’augmenter à Paris, sans qu’une baisse ne puisse être annoncée cette année non plus. Le prix moyen a bondi de 4% cette année, il est de 9 452 euros du mètre carré, tandis qu’il était 3 033 en 2001. Aucun quartier n’échappe à l’inflation dans la capitale, avec notamment un retour pour l’intérêt de l’ouest parisien et le 16e arrondissement dont le prix peut atteindre 13 550 euros le mètre carré. Dans le reste des arrondissements, 10 des 20 arrondissements de la capitale ont un prix moyen du mètre carré supérieur à 10.000 euros. Les 8e, 9e et 16e ont franchi ce cap pour la première fois au troisième trimestre 2018. Les 7 arrondissements parisiens les plus chers ont des prix au-dessus de 11.000 euros le mètre carré. Dans le 6e, ils dépassent même les 13.000 euros.
A l’échelle des quartiers, « c’est la première fois qu’ils ont tous leur moyenne de prix au-dessus de 7.000 euros le mètre carré », souligne Thierry Delesalle, notaire à Paris. A la Chapelle (18e), le quartier le moins cher, les prix s’établissent en moyenne à 7.030 euros le mètre carré. C’est 7.320 euros le mètre carré à la Goutte-d’Or (18e). Des prix qui restent plus de deux fois moins chers que ceux des quartiers les plus cotés. A Saint-Germain-des-Prés (6e), le quartier le plus cher de la capitale, la moyenne des prix est de 16.250 euros le mètre carré !
À Bordeaux, le constat est inédit. Selon Me Edouard Bentéjac, Président de la Chambres des notaires de Gironde, « les trois plus fortes hausses mesurées dans 81 villes françaises sur un an concernent des communes de la métropole. » De nombreuses villes limitrophes de Bordeaux (+12,7%) ont connu une hausse considérable cette année : « les communes de Mérignac (+13,6%) et Pessac (+16,4%) ont vu leur prix exploser en 2018.
Et le reste de la France ?
Certaines régions de France ont connu un recul des prix de l’immobilier en 2018, comme les Hauts-de-France (-1,9%), la Bretagne (-0,5%) et le Centre-Val-de-Loire (-1,5%).
D’autre part, le marché rural des résidences secondaires est en baisse depuis un certain temps avec un recul de 2,5%, et des délais de vente qui peuvent prendre des années.
Difficile pour l’instant de savoir comment se profilera l’année 2019. Une chose est sûre, l’accès à la propriété a le vent en poupe, en particulier chez les jeunes, puisque 47% des acquéreurs ont moins de 40 ans. Il semblerait que le marché de l’immobilier a encore une belle année devant lui !